L'histoire de Hayange
Personnalités célèbres
Le maréchal Molitor
Gabriel, Jean, Joseph Molitor est né le 7 mars 1770 à Hayange au 105 rue de Wendel. En 1791, il quitte le toit paternel pour Metz où il commence une carrière militaire. Le 25 août, il devient Capitaine du 4ème bataillon de la Moselle.En 1793, il est nommé Chef de bataillon (adjudant général).
En juin 1795, il devient Chef de brigade. Il a servi successivement sous Custine, Jourdan et Hoche. Il participe aux batailles de Wattignies, Fleurus, Aldenhoven, Kaiserslautern, Erlenbach, Froeschwiller, Charleroi, Louvain et entre triomphalement à Aix la Chapelle, Cologne et Coblence.
Il est gravement blessé en 1794. En 1800, il est nommé Général de division alors que Napoléon est premier consul. Il est nommé Gouverneur de la 7ème division à Grenoble. Il soumet en 1807 la Poméranie, et enlève le mois suivant Stralsund au roi de Suède. En 1808, il reçoit le titre de Comte et 30 000F de rente.
De 1810 à 1813, il devient Gouverneur des îles Hanséatiques, et de la Hollande. Napoléon ayant abdiqué, il se rallie à Louis XVIII qui le nomme Inspecteur Général d'Infanterie en 1814.
Au retour de Napoléon, il est nommé Pair de France, Commandant des gardes nationales de la 5ème division en Alsace. Tombé un moment en disgrâce avec le retour des Bourbons, il sera nommé à nouveau en 1818-20, Inspecteur général, et fera la guerre d'Espagne qu'il terminera par une négociation qui lui vaudra d'être nommé Maréchal de France.
En octobre 1847, il sera nommé Gouverneur des Invalides. Il est promu Grand Chancelier de la Légion d'Honneur.
Le Maréchal Molitor meurt à Paris le 28 juillet 1849, et sa dépouille est déposée aux Invalides, au cours d'une cérémonie imposante.
Dominique Alexandre Godron
Membre d'une vieille famille Hayangeoise, il est né le 25 mars 1807. Trois de ses ancêtres ont été successivement Maires de HAYANGE de 1766 à 1792. Sur son lit de mort, son père avait fait promettre à sa femme de consacrer aux études de leur fils une partie de leur modeste avoir.
Elève brillant, bachelier des sciences et des lettres, il revient à Hayange pour s'occuper de sa mère gravement malade.
Il accepte un emploi de commis aux forges. Pendant ses loisirs il récolte et observe les plantes et les animaux. Après le décès de sa mère en 1827, il poursuit ses études de médecine à Strasbourg. Brillant étudiant, il obtient son doctorat en médecine. Il se fixe à Nancy où il sera « professeur suppléant chargé des cours de matière médicale, histoire naturelle et physiologie » en 1836, et professeur titulaire de matière médicale et d'histoire naturelle en 1843.
Il est titulaire en 1844 de la licence des sciences et du Doctorat avec deux thèses : de l'hybridité chez les végétaux et de l'origine des eaux thermales.
Il deviendra Directeur de l'école préparatoire de médecine en 1847, et sera recteur départemental de l'enseignement à Montpellier, Vesoul et Besançon.
Enfin nommé professeur à la faculté des Sciences de Nancy le 29 novembre 1854 et 1er Doyen de la Faculté des Sciences, il le restera jusqu'en 1871.
Il crée le musée d'histoire naturelle et réorganise le Jardin Botanique de Nancy.
Il devance la date de sa retraite de 5 ans et demande son honorariat le 15 novembre 1871 afin de laisser une place à un jeune professeur français chassé de Strasbourg.
Il laisse une œuvre importante qui comprend 140 notes, mémoires et livres (histoire naturelle, botanique, anthropologie, ethnologie, géologie…) Parmi ces publications, Zoologie de Lorraine, et Flore de Lorraine.
Il a formé de nombreux botanistes et fut membre de nombreuses sociétés savantes, nommé correspondant de l'Académie des Sciences le 2 juillet 1877 quelques années avant sa mort qui survint à Nancy le 16 août 1880.
Le colonel Hamilton, citoyen d’honneur de la ville
En 1944 le colonel Edward S. Hamilton commandait le premier bataillon du 357ème Régiment d’Infanterie de la 90ème Division américaine « OKLAHOMA-TEXAS » appartenant au XXème Corps de la 3ème Armée « PATTON ».
Après une intense préparation d’artillerie, depuis les hauteurs de Neufchef, il entraîna ses hommes vers le tunnel du chemin de fer à Hayange au pied de la côte des vignes. C’est à cet endroit que le colonel américain ordonna par radio à toute son unité de se lancer à l’assaut et qu’il fut très grièvement blessé par un éclat d’obus. Evacué vers le poste de secours de Neufchef, le vaillant officier survivra à ses blessures.
Après 4 années d’oppression nazie, le 1er bataillon du 357ème régiment libérait Hayange le 10 septembre 1944.
A l’occasion du 60ème anniversaire de la libération de Hayange fêté le 12 septembre 2004, la municipalité a décidé de rendre hommage au Colonel Hamilton en lui décernant le titre de Citoyen d’Honneur de la ville et en attribuant son nom à la place du parking de la Marne. Située au pied même de la colline, cette place fut le théâtre de l’engagement héroïque et décisif marquant ainsi d’une manière éclatante, une reconnaissance indéfectible et une affection profonde de la ville envers ses libérateurs venus d’au-delà des océans « un certain dimanche » 10 septembre 1944.
Décédé en 2006, le colonel souhaitait dans ses dernières volontés que ses cendres reposent à Hayange. Aussi, la ville de Hayange avec le concours des anciens combattants et du Souvenir Français ont organisé le dimanche 6 juillet 2008 une cérémonie en l’honneur de ce personnage héroïque de la Libération, et ont déposé ses cendres, en présence de la famille américaine, devant la plaque commémorative des soldats américains morts pour la France, située rue De Gaulle.
François Joseph Barba, constructeur du premier navire en acier
Notes prise dans le dictionnaire biographique de l’ancien département de la Moselle, écrit par Nérée Quépat.
Joseph Barba, né à Hayange le 16 juillet 1840, est un personnage totalement oublié aujourd’hui. Il fit ses études au lycée de Metz de 1847 à 1858 et fut admis à l’Ecole Polytechnique en 1858. il est sortit dans les premiers rangs avec le titre d’ingénieur de la Marine, suivit à Paris de 1860 à 1862 les cours de l’Ecole du Génie Maritime et débuta en qualité d’ingénieur de la Marine à Lorient (1862), puis à Guérigny dans la Nièvre dans un établissement métallurgique de l’Etat de 1866 à 1869.
Il revint ensuite à Lorient où il fut membre de la commission d’expériences sur les canons et blindages.
Joseph Barba donna sa démission en 1875 et entra au Creusot comme ingénieur principal. En 1881, il est nommé ingénieur en chef de cette importante usine.
En 1873, Joseph Barba est chargé de la construction du premier navire en acier : « Le Tonnerre ». Il était Chevalier de la Légion d’Honneur et du Daneborg. On lui doit diverses études sur l’emploi de l’acier dans les constructions et d’autres mémoires.
Nicolas Schneider, Capitaine d’artillerie
Nicolas Schneider était un capitaine d’artillerie à pied, décédé le 24 juin 1841 à Hayange où il était né le 9 janvier 1774, fils d’un boulanger de la ville.
Il était célibataire et la déclaration de son décès a été faite (comme on peut toujours le lire sur les registres de l’Etat Civil) par deux voisins, l’un maréchal ferrant, l’autre instituteur. Il avait quitté le service en 1815 à la chute de Napoleon I. Décoré par l’Empereur, il était Chevalier de la Légion d’Honneur.
On a dit du Capitaine Schneider comme du Commandant Lallier, sous les ordres duquel il se trouvait à Huningue à la frontière franco-suisse, qu’il tira le dernier coup de canon contre l’ennemi de l’Empire. Huningue est une ville du Haut-Rhin dont la garnison de 135 hommes que commandait le Baron-Général Barbanegre, soutint un siège contre environ 30 000 Autrichiens.
Le Capitaine Schneider, qui parlait bien l’allemand, fut envoyé en parlementaire près du général autrichien, commandant le siège, pour discuter des articles de la capitulation.
L’Archiduc Jean, bien qu’il eût été renseigné par un espion, ne put ajouter foi aux paroles de Schneider qui lui apprit la pauvreté et la misère de l’effectif réduit à une cinquantaine par les suites du siège. « Nous verrons cela demain » lui répondit l’Archiduc d’un air de doute. Effectivement, le lendemain, 50 hommes blessés pour la plupart, sortirent enseignes déployées, au milieu des ruines fumantes amoncelées par le feu de 20 batteries. Ils défilèrent devant les 30 000 hommes de l’armée assiégeante et devant les princes étrangers accourus de loin comme pour assister à un triomphe.
Le Capitaine Nicolas Schneider avait terminé sa carrière à Huningue. « Il était difficile de mieux finir » dit le biographe.
Réduit au rang de demi-solde par la Restauration, comme tant d’autres, le capitaine revint dans sa ville natale. On ne sait trop son comportement face à la monarchie.
Le Conseil Municipal de Hayange, sous la présidence de son Maire, Monsieur Alphonse Bourgasser, a donné le nom de : "Capitaine Nicolas Schneider" à la place de l’ancien faubourg du Chemin de Fer (séance du 20 novembre 1973).
Jean Kobs, prêtre et poète
Jean Kobs est né le 12 avril 1912 à Hayange, en Moselle, de parents belges émigrés. Durant la guerre de 1914-1918, il séjourne en Belgique, à Houffalize d’où est originaire sa famille maternelle. En février 1919, Jean Kobs et sa mère rejoignent Hayange où le père, Léon Kobs, arrêté puis incarcéré en Bavière durant 9 mois, a été sous surveillance, remis au travail par les autorités allemandes. Jean Kobs fréquentera l’école primaire de sa ville natale durant deux ans avant de suivre les cours de l’école des garçons de Serémange-Erzange lorsque ses parents iront habiter à Erzange en 1921.
En 1923, ses parents l’envoient en internat à Bastogne pour y recevoir une formation humaniste et philosophique avant d’aller étudier la théologie au Grand Séminaire de Namur.
Ordonné prêtre en 1936, c’est à Erzange qu’il célébrera sa première messe solennelle. Désigné successivement comme vicaire à Barvaux-sur-Ourthe puis comme curé à Dinez-Houffalize, il terminera son ministère pastoral à Dave-sur-Meuse où il séjournait depuis 19 ans. En 1977, lors de sa retraite, il se réfugiera à Wépion-sur-Meuse où il écrira ses derniers poèmes. Jean Kobs est décédé le 29 août 1981 à Yvoir en Belgique.
Son œuvre :
• En 1949, son premier recueil de poèmes : « Le Parfum du Silence » annonce d’emblée «un talent sûr, une sensibilité délicate» (Frenay-Cid-La Wallonie). En 1953 «Roses de la Nuit», œuvre s’avérant déjà comme celle d’un maître : «Il donnait aux choses un sens qui dépasse la perception sensible que seules découvrent les âmes intérieures» (A. Biots.S.J. L’Avenir du Luxembourg).
• L’Académie Française lui décerne le prix Mesureur tandis qu’il se voit attribuer, d’autre part, le prix Amélie Murat.
En 1973 et 1974 les deux volumes – 1059 sonnets – de l’œuvre magistrale : «Le Kobzar de l’exil» où Jean Kobs évoque la quête incessante des humains.
• Au fil de ces sonnets, on découvre un lyrisme et une philosophie à la forme orientale qui le fait ressembler aux Mystiques de l’Inde, mais il reste lui-même apportant à leur pensée une note chrétienne. Si chaque sonnet, parfaitement ciselé et moulé avec rigueur «à la Ronsard» vaut par lui-même, on découvre dans cette œuvre magistrale une philosophie de la vie où affleure la lumineuse présence de celui vers lequel, inconsciemment ou non, tendent tous les êtres.
Une telle œuvre lui valut quatre consécrations :
• l’Académie Française lui décerna en 1974 le Prix Broquette-Gonin
• l’Académie Royale de langue et de littératures françaises de Belgique, le Prix Davignon;
• l’Association Royale des Ecrivains de Wallonie, le Prix Marcel Lobet
• l’Académie des Poètes classiques de France, Grand Prix 1974.
En 1977, à sa demande, il est déchargé de son ministère pastoral. Alors il reprend la plume et il écrit avec bonheur. Il ne lui reste plus que quatre ans à vivre … Le pressent-ils ? Il se hâte mais … sa dernière œuvre ne sera pas entièrement composée. Et ce sera le 29 août 1981 qu’il franchira «les grilles du Palais Royal» nous laissant son Message et sa Mémoire à immortaliser.
Casimir de Balthasar, peintre
Casimir de Balthasar, Compte de Gachéo, naquit au château de Hayange le 04 novembre 1811. Il appartenait à une famille d’origine hongroise, alliée aux de Wendel et de Gargan, ayant droit de bourgeoisie à Berne depuis 1631. Le jeune Casimir de Balthasar vint à Paris pour étudier la peinture en 1830, suivit les ateliers de Hersent, de Paul Delaroche et se lia en même temps avec Ary Scheffer dont les conseils lui furent profitables.
Le jeune hayangeois subit fortement l’influence de l’école romantique dont Delacroix, ce puissant coloriste, était le chef de file. Il a exposé aux divers salons annuels dès 1833 et ses toiles portent des noms comme on les aimait à cette époque : "portrait d’un homme", "la tête de Saint Jean Baptiste offerte à Hérodias", "Tobie conduit par l’ange", "Philippe VI de Valois après la bataille de Crécy", "Jeanne d’Arc dans sa prison visitée par le Sire de Luxembourg", "Au bord de la fontaine"…
On voit par cette brève énumération d’une œuvre considérable que de Balthazar aimait particulièrement les sujets bibliques et historiques dans lesquels il trouvait l’inspiration. Les portraits des membres de sa famille sont nombreux. Sa production très remarquée lui valut des médailles lui apportant la consécration officielle. Il était aussi Chevalier de la Légion d’Honneur. On lui doit aussi de nombreuse études et aquarelles. De son vivant, il a donné des tableaux au musée de Versailles : Marie Louise Gabrielle de Savoie, reine d’Espagne ; le contrôleur John Law ( voir illustration ).
Pendant les dernières années de sa vie, il s’occupa avec succès de la peinture sur verre et voulut doter de nombreux vitraux la cathédrale de Toul, ville dont il avait épousé une habitante. Il en fit deux seulement. Sans laisser de postérité, il mourut le 08 février 1875 à Paris, sans avoir pu terminer l’œuvre entreprise à la cathédrale. Trois de ses tableaux ont orné l’église qui se trouvait sur la place Saint Martin. Lors de la construction de l’église actuelle, deux d’entre eux ont été placés dans le transep où ils se trouvent toujours dans un parfait état de conservation, les coloris ayant peu souffert du temps au-dessus des deux portes latérales. Ils ont été retouchés entre les deux guerres à l’occasion de la restauration du lieu de culte.
Ce sont des œuvres très pures dans leur conception, d’une grande simplicité et d’une belle harmonie de lignes. L’un représente Jésus et la Samaritaine. Il s’agit de ce même tableau exposé à Paris, en 1855 sous le titre « Le Christ et la Samaritaine ». L’autre « Jésus et Madeleine après la résurrection » montre Madeleine au tombeau rencontrant le Christ qu’elle prend pour le jardinier. Une troisième toile avait été offerte par le peintre à sa paroisse natale. Elle fut placée derrière l’autel et s’intitulait : « L’Assomption ». On ne sait avec certitude ce qu’elle est devenue.
En 1973, le musée du Louvre s’est mis en quête des œuvres de Balthazar qui pourraient encore bien exister à Hayange.